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Réaction de Roland Charnay

Dernière modification 31/03/2008 21:09

Roland Charnay a participé aux travaux de l’équipe ERMEL (INRP) qui a conduit des études sur les apprentissages numériques (de la Grande Section d’école maternelle au CM2) de 1985 à 1999. Il a été membre du groupe d’experts sur les programmes de 2002

Un projet de programmes déconnecté de l’expérience des enseignants et des apports de la recherche.

Un projet de nouveaux programmes pour l’école primaire est proposé à la consultation des personnels et du public depuis février dernier. Pour l’enseignement des mathématiques, il apporte de profonds bouleversements.

L’horaire hebdomadaire consacré aux mathématiques est limité à 5h alors qu’il pouvait atteindre 5h30 dans les programmes précédents. Dans le même temps, le volume des contenus étudiés est sensiblement augmenté pour tous les niveaux d’enseignement. Certains objectifs affichés sont hors de portée des élèves à l’âge où ils sont exigés (soustraction posée au CP, division posée au CE1…).

Cet alourdissement des contenus s’accompagne d’une relégation de la résolution de problèmes au rang d’application de techniques et d’une exclusivité donnée à l’entraînement dans l’acquisition des connaissances et des compétences. Réserver la résolution de problèmes à la phase d’application de connaissances étudiées d’abord pour elles-mêmes, c’est priver les élèves d’une confrontation avec la démarche scientifique dans laquelle la question précède le plus souvent l’élaboration d’une nouvelle connaissance. C’est rejeter le sens au terme de l’apprentissage alors qu’il devrait être le moteur principal du désir d’apprendre. Tout cela est en contradiction avec ce que nous apprennent les travaux en didactique ou en psychologie cognitive qui montrent que l’appropriation des connaissances, les processus de conceptualisation, d’abstraction et de compréhension nécessitent d’autres stratégies pédagogiques que le seul entraînement.

Faisant fi de l’expérience des enseignants et des résultats de la recherche, ces programmes d’un autre âge ne tiennent par ailleurs aucun compte des enseignements des enquêtes internationales. L’enquête PISA nous indique par exemple que les élèves français sont décontenancés, plus que d’autres, face aux problèmes qui leur apparaissent comme un peu nouveaux, un peu éloignés de ceux qu’ils ont traités à l’école, même s’ils disposent des connaissances utiles pour la résolution des problèmes posés. En mettant l’accent de façon exclusive sur les problèmes d’application, en négligeant la part faite à des situations plus ouvertes qui concourent à développer l’initiative et l’autonomie et qui laissent place à des résolutions originales, les nouveaux programmes vont renforcer cette difficulté au lieu d’aider les élèves à la surmonter..

Une analyse de même nature est faite pour les autres disciplines.

Face à cette grave mise en cause des objectifs de l’école primaire, face au risque accru d’échecs et de difficultés et en appui sur des analyses convergentes de nombreux chercheurs, une pétition est lancée par 19 organisations. Elle peut être consultée et signée à l’adresse :

http://www.programmesecoleprimairecopiearevoir.org/.

Deux textes de Roland Charnay peuvent être consultés :
Les nouveaux programmes de l’école primaire, une faute grave : http://www.snuipp.fr/spip.php?article5409

Analyse des nouveaux programmes : http://www.snuipp.fr/spip.php?article5349


 

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